Le projet sérieusement de la Gauche sérieuse


On ne rigole pas au PS.

Voilà, Martine Aubry a sorti le programme du PS, cette espèce de bête noire qui lui valait tant de critiques. Je ne l’ai pas lu, j’ai lu quelques articles qui en parlait, et notamment des 20 mesures phare. Je ne vais pas vous faire les 20, seulement quelques uns.

Encadrer les salaires. Dans les limites de 1 à 20, ce qui signifie je suppose que le patron ne peut gagner plus de 20 fois le plus petit salaire. Cela, seulement dans les entreprises où l’Etat est présent. Renault serait touché, EDF aussi. J’ai toujours été sceptique sur cette mesure qui vise à brider un homme, je me suis toujours demande quelle était la légitimité de cette force supérieure qui peut choisir à votre place dans votre entreprise combien vous pouvez gagner. J’ai toujours pensé que l’important était uniquement que les salaires soient décents en bas, qu’un ingénieur ne soit pas au SMIC, qu’importe ce qu’ils gagnent au dessus. Alors oui, on pourra me répondre que si le patron veut plus, il n’a qu’à augmenter le plus petit salaire, et du coup, par un raisonnement très mathématique, il pourra gagner plus. Mais je crains que cela ne fasse que « tasser » les salaires au niveau du plus bas, qui lui remonterait un peu. Si les ouvriers les moins bien payés seraient gagnants, ceux du cran d’au-dessus seraient perdants.

La TVA écomodulable. Tout ce qui touche à l’économique m’est toujours un peu opaque mais je comprends le concept de la TVA. La TVA serait donc plus importante sur les produits qui polluent plus. Dans le fond, je suis assez d’accord d’essayer d’orienter la consommation vers un plus grand respect de l’environnement, d’un autre, qu’est ce qu’un produit « qui pollue plus » ? Qui pollue quand on l’utilise, ou quand on le fabrique ? Auquel cas, il va y avoir un recul dans les produits de haute-technologie. Quand on sait que la France a un train de retard dans ce secteur, ce ne serait pas une bonne chose…

Rapprocher les grandes écoles des universités. Ah ! Une mesure qui me touche directement. Au conseil d’administration de mon école d’ingénieur, c’est le grand débat du moment : notre implication dans le PRES de Lyon. Le PRES est une structure qui regroupe tous les établissements d’enseignement supérieur de Lyon et sa région, dans le but de mettre des moyens et des missions en commun. Le gouvernement actuel pousse les écoles à y rentrer. A l’INSA, nous avons un problème, nous avons un service de restauration et d’hébergement rien qu’à nous, très pratique pour les étudiants, notamment étranger. Nous avons aussi une bonne visibilité à l’international. Le seul truc qui nous manque, c’est de l’argent. Aujourd’hui, nous sommes moyennement impliqués dans le PRES et l’élection du nouveau directeur s’est jouée là dessus, nous ne voulons pas nous impliquer plus que ça dans cette structure qui, à long-terme, amèneraient à la fin de notre hébergement pour le mutualiser avec Lyon 1, idem pour la restauration. Bref, rapprocher les grandes écoles des universités, c’est tuer les grandes écoles en les noyant dans les universités plus grosses. A Strasbourg, les grandes écoles se sont fait avoir. Le seul point bénéfique d’un rapprochement, c’est le rayonnement à l’international en créant de gros pôles technologiques, c’est mettre la partie Education de côté au profit de la partie Recherche. Grand débat.

 

Voilà les points sur lesquels j’avais un mot à dire. Les économistes nous diront à quel point le programme est utopiste, les blogueurs à quel point il est vital pour la France.

3 Commentaires

Classé dans Éclairs orphelins

3 réponses à “Le projet sérieusement de la Gauche sérieuse

  1. « … Les économistes nous diront à quel point le programme est utopiste, les blogueurs à quel point il est vital pour la France. …  »

    Ce programme est vital pour la France !
    :)))))))))

  2. je suis en train de les étudier ces 20 propositions et si certaines semblent séduisantes ou rigolotes, je n’ai pas pu trouver pour l instant le chiffrage de certaines mesures.

    Mais il y en a 1 qui me fait pouffer, c’est la création de 300 000 emplois pour les jeunes. D’un coup de baguette magique, pffff, 300 000 emplois en 2 ans ! Si c’était si facile et sans même parler de coûts, je peux supposer que même un affreux Sarko aurait déja mis cela en place, histoire de s’acheter un peu de paix sociale et quelques points ds les sondages, non?

    Méfions nous des effets d’annonce !