
source : lamontagne.fr
Je reviens du billet de Nicolas sur le sujet. Et il m’a conduit à une petite réflexion (c’est donc un billet utile, donc je fais un lien vers celui-ci).
Je vais notamment reprendre ce passage :
« Il y a pourtant d’autres solutions. On va faire quelques lois : toute entreprise d’origine Française qui ferme des entreprises en France alors qu’elle continue à produire à l’étranger et à vendre en France se verra dans l’obligation de rembourser toutes les aides perçues et se verra écarter de tous les marchés publics. »
Si je fais l’analogie avec les études, cela donnerait : tout étudiant français partant travailler à l’étranger se verra dans l’obligation de rembourser toutes les bourses qu’il a pu toucher (allez-y, faites vous plaisir dans les commentaires) et ne pourra plus travailler dans une entreprise publique française.
Avouez que ça ne serait pas très bon pour le partage de connaissances qui demande justement à ce que les gens voyagent pour voir comment cela se fait ailleurs. Vous pourrez argumentez que l’analogie est mal choisie, je serai curieux de lire pourquoi.
Dans les deux cas, les aides de l’Etat sont un investissement. Dans le premier cas, l’Etat parie sur le fait qu’en donnant de l’argent à des entreprises, elles vont pouvoir prendre de l’ampleur, ou gagner en sécurité et robustesse, et ainsi dynamiser des bassins d’emplois. Dans le second, elle permet au pays d’avoir des ingénieurs/professeurs/docteurs/ajoutez-le-vôtre pour que les entreprises aient toujours des personnes disponibles et de qualité.
Si l’on continue cette analogie, vous êtes peut-être au courant que le CNOUS (qui attribue, via les CROUS, les bourses d’études) demande le remboursement de 5000 d’entre elles parce que les bénéficiaires ont fait les cons et ne sont pas allé aux exams : c’est on ne peut plus normal, l’Etat veut un retour sur investissement, il veut donc des gens qui se servent de cet argent pour avoir leur diplôme, pas fumer des joints.
L’équivalent pour les entreprises serait que les aides soient fléchées (et c’est certainement possible de le mettre en place, voire c’est déjà le cas), ainsi l’argent des aides ne pourrait servir uniquement en France : ce serait le retour sur investissement. Libre à l’entreprise de faire ce qu’elle veut à l’étranger avec son argent, libre à elle de supprimer des postes en France ensuite, si ceux-ci s’avèrent moins efficaces que des équivalents à l’étranger.
Cela aurait en plus l’avantage d’étudier profondément les cas des entreprises avant de leur verser une aide, pour justement éviter qu’elles profitent de cela pendant une durée limitée et qu’elles partent ensuite, et favoriser les projets qui pérenniseraient l’implantation de la firme en France.
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Le billet d’H16 sur le rôle de Montebourg (toujours très bon)