Pour s’expliquer le lendemain


Dessin sans titre

J’ai dû interdire les commentaires sur le dernier billet tellement ça faisait exploser les stats. Je remercie Youtube de m’avoir prêté certains de ses commentateurs, qui n’hésitent pas à me critiquer sur des propos que je n’ai pas tenus ou ré-inventent de nouvelles structures de phrase pour appuyer leurs insultes. Big up les gars.

Ceci étant dit, quelques explications (les commentaires sur Facebook ayant été bien plus constructifs).

1/ Je ne regrette pas le fond du propos. Le titre était volontairement irrespectueux. Le billet a lui été écrit assez rapidement et, dans l’état d’énervement qui était le mien hier, charge un peu la mule. Les mots sont parfois violents.

2/ On m’a souvent dit que je trouvais normal qu’un contrôleur se fasse agresser par des voyageurs. On a menti. Je ne l’ai ni dit ni pensé. Et pour cause, il est normal que les contrôleurs agressés soient en arrêt de travail, le temps qu’ils se rétablissent. Le problème ce sont les autres. Ceux qui voient dans le droit de retrait une manière d’exprimer sa solidarité.

Le salarié confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, a le droit d’arrêter son travail et, si nécessaire, de quitter les lieux pour se mettre en sécurité. L’employeur ou les représentants du personnel doivent en être informés. Ce droit de retrait est un droit protégé. La décision du salarié ne doit cependant pas créer pour d’autres personnes une nouvelle situation de danger grave et imminent. (travail-emploi.gouv.fr)

A moins que tous les contrôleurs aient subitement fait face à un danger grave ou imminent, je ne vois pas pourquoi ils peuvent utiliser leur droit de retrait. Cette solidarité, c’est la récupération d’un incident à des fins politiques pour se plaindre de ses conditions (d’où l’assimilation à une grève).

3/ J’ai, bien malencontreusement, laissé penser que j’assimilais tous les fonctionnaires à ce comportement de gréviste. Les professeurs, les forces de l’ordre, bien d’autres corps de métier ne l’ont pas. Mea culpa.

4/ On m’a souvent fait la remarque que le réseau ferré était compliqué à gérer, qu’il entraînait des effets boule de neige, et que si j’étais si malin, je n’avais qu’à postuler à la SNCF. La SNCF, c’est loin de me faire rêver, donc non, je n’y travaillerai pas. D’autre part, que dirait-on d’une banque qui ne verserait que la moitié de notre salaire parce que leur réseau était congestionné ? Les excuserait-on ? 🙂

Si le prix du billet était différent, j’accepterai que le service soit différent. Mais j’ai payé un billet au prix normal, donc pour un service normal. Le client est un con, mais si le client doit mettre les mains dans la mécanique de chaque entreprise avec qui il traite, il ne s’en sort pas, ce con. Alors le client passe un contrat tacite, qui dans le cas du train, est d’être transporté d’un point A à un point B à un horaire donné. Contrat qui n’a pas été rempli.

Voilà. Tirez-en les conclusions que vous voudrez, et soyez les bienvenus à en débattre.

3 Commentaires

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3 réponses à “Pour s’expliquer le lendemain

  1. Vincent

    Si je peux me permettre de réagir à ton premier article, étant assez peu d’accord sur ce principe de toujours râler.
    D’abord la comparaison avec une banque est mauvaise. Si un agent de la banque se fait braquer, on trouvera normal ou au moins tolérable que tous les employés de l’agence n’aillent pas au travail le lendemain et demandent aux clients d’aller à l’agence suivante.
    Tu dis qu’on ne trouverait pas normal que la banque prétexte un réseau congestionné pour me payer avec un jour de retard. C’est vrai, c’est le cas même quand il n’est pas congestionné, la banque retire l’argent de mon compte le jour où je paie/fais un virement mais me crédite systématiquement un jour ou deux après le débit. Le flux de données liés à la transaction met plus de temps pour passer d’un compte à un autre qu’un train met pour faire Lyon St Étienne.
    Le problème il est pas dans le droit de retrait ni dans le « nantissement » des employés de la SNCF il est dans le problème du monopole.
    S’il y a monopole il n’y a pas d’alternative, donc au moindre blocage chez le seul fournisseur de service, tout le monde est bloqué. Quand ce service est le transport, c’est encore plus chiant pour tous les clients qui ont besoin de voyager.
    Et bien sûr le problème c’est avant tout que des gens se permettent d’agresser d’autres gens, ce qui devrait être la première chose à condamner.

  2. Le problème de votre ancien article c’est la tournure trop personnelle et le fait que vous ne comprenez pas à quoi font face les cheminots (et non fonctionnaires) chaque jours.
    Cracher sur la sncf est chose facile, pourquoi ne pas poser la question à votre région concernant les horaires, nombre de train et matériel de votre ligne, car c’est elle qui finance et soumet cela à sncf. Travaux sur votre ligne ? Demandez à RFF (qui ne fait pas parti de sncf). Prix du billet ? Demandez à RFF, l’état et votre région. Les taxes augmentent, le billet avec.
    Et si l’accord tacite passé lors de l’achat de votre billet ne vous convient pas, ne le renouvelez pas et changez de moyen. Voiture, bus, avion, bateau, voir même déménager, parfois changer de lieu rend aimable, même si dans votre cas ça semble perdu d’avance. Mais bon, les miracles existent paraît-il.
    Essayez d’en apprendre plus sur le sujet avant de « pisser » votre connerie, et de vous servir d’autre chose que des personnes agressées.

  3. ValLeNain

    @Vincent : (je condamne évidemment l’agression). Pour la banque, je vais reprendre un peu mon discours de Facebook c’est une histoire de contrat : il doit (enfin si ce n’est pas le cas on est en droit de se plaindre) être écrit dans les conditions de la banque qu’il y a un délai sur les virements, on ne peut pas se plaindre de quelques chose que l’on a préalablement signé/accepté (et d’ailleurs quand tu paies avec ta carte, tu n’es débité que le jour d’après, les écritures se déroulant la nuit).
    Je suis d’accord sur la situation de monopole, qui est un autre problème mais qui en est quand même un. Globalement, je suis contre les situations de monopole. Et de pseudo-concurrence aussi (quand ce sont des copains qui dirigent les quelques acteurs du secteur).

    @macguffin : en réalité je pense avoir une idée de ce à quoi font face les gens qui travaillent à la SNCF, je n’ai jamais dit que leur travail était facile, ou sympa, et c’est même la raison qui fait que je ne veux pas y postuler. Mais 1/ qu’on ne vienne pas me dire qu’ils ont les pires conditions du monde du travail (combien de gens travaillent le dimanche ? Travaillent de nuit ? Ne prennent pas leurs vacances parce qu’ils ne peuvent pas ?), 2/ ils ne peuvent pas bloquer une entreprise pour un accident qui s’est déroulé sur une ligne. Je ne minimise absolument pas l’agression (que je condamne, encore une fois). Mais elle ne me semble pas être un problème de fond de la SNCF. Que peut faire la boite ? Mettre des agents de sécurité qui accompagnent les contrôleurs ? Le business ne sera alors certainement plus viable (avec la montée du covoiturage, et les vols lowcost, ils ont pas trop intérêt à monter le prix du billet de train…). L’agression est malheureuse, est inhérente à toute profession qui fait face à des clients, et ne peut, je pense, pas être endiguée (sans changer radicalement la manière dont fonctionnent les gares et les trains).