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La dégoulinante solidarité de certains me dégoûte ( #Botzaris36 )

Je rentrais du boulot, fatigué d’une journée bien remplie quand le hasard me fit croiser (si l’on peut croiser une émission) cette brêve de France Culture. (que je vous propose d’écouter, je vous mets l’image pour que vous sachiez où placer le curseur de temps vu qu’ils ne mettent pas le temps écouler, ces pingres !)

Il est question des Tunisiens arrivés en France après leur révolution pour trouver du travail.

On commence par le très émouvant témoignage d’un ex-mécanicien. Le pauvre naif a cru ses compères (des émigrés de plus longue date) quand ils lui disait qu’on pouvait facilement gagner beaucoup d’argent en France. J’ai mis en gras pauvre naif, vous comprendrez pourquoi je pense…

Le brave s’étonne ensuite de ne pas avoir été accueilli chaleureusement par les propriétaires du jardin qu’il comptait squatter pour la nuit. Certes, la culture de l’accueil entre nos deux pays n’est pas la même, le minimum serait encore de se renseigner avant de pénétrer dans une propriété privée, ne serait-ce que pour rencontrer l’hôte, non ?

Puis c’est le tour d’un militant à Réseau Education Sans Frontière qui nous parle de la mobilisation de soutien à ces gens, mobilisation que l’on retrouvait sous le hashtag #botzaris36 et qui regroupait les gens « scandalisés » qu’on laisse des gens dans la rue (ce qui fait beaucoup de gens).

Faut-il rappeler à ces bienfaiteurs qu’en France on compte quelques SDF ? Et que ceux-ci ont beaucoup moins l’air de scandaliser, pourtant ils demandent la même solidarité, depuis longtemps…

Tiens, les bienfaiteurs vont même essayer de trouver du travail, un logement et des papiers pour ces nouveaux venus ! Pile ce dont le France avait besoin, en pleine crise du logement et de l’emploi qui-ne-trouvent-pas-preneur ! Ou alors, on déboursera 300 € pour les aider à rentrer chez eux (mais on m’annonce dans l’oreillette que c’est 2000 € ! qu’il faudrait leur donner pour cela).

Le reste est tout aussi croustillant ! L’état a tout fait « pour empêcher qu’une force de résistance s’installe ». Ah les salauds ! Vous imaginez, une bande de joyeux lurons tunisiens comptait s’installer définitivement dans des lieux (qui ne leur appartenaient sensiblement pas) et l’état s’est mis en travers de leur route, les empêchant de devenir un mouvement organisé !

Et là où il faut remercier le mairie de Paris, c’est quand elle décide de rajouter une aide de 700 € aux 300 € déjà prévus pour les aider à retourner chez eux, en Tunisie. Soit 1000 €, un SMIC en fait.

Allez sur le site d’Air France, cherchez un Paris-Tunis, ça ne coûte même pas 500 €, et c’est du Air France…

A la fin de ce reportage, j’ai éteint la radio et pensé à tous ces Français dans la merde qui demandent depuis des annéesles mêmes choses que ces Tunisiens fraîchement débarqués. Et je m’étonne qu’on autorise la diffusion d’un reportage que je trouve scandaleux et profondément injuste pour toutes ces personnes dans le besoin alors qu’elles sont en droit, légitimement, d’avoir de l’aide de leur état. Je n’ai rien contre les Tunisiens, mais j’ai toujours du mal à accepter que la solidarité ne soit pas d’abord tournée vers les citoyens français.

S’il n’y avait pas eu la splendide victoire d’un Français aujourd’hui sur le Tour (et bien que Voeckler perde le Jaune), je crois que cette info aurait suffit à pourrir ma fin de semaine.

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La France doit-elle aider la Tunisie ?

Question problématique, qui fait appel à des notions juridiques d’ingérence et de je ne sais quoi, même si je ne m’intéresse qu’au côté humain de la chose.

Comme je le disais dans mon précédent article -pas celui sur Bieber non…-, certains Tunisiens demandent le soutien de la France, certains Français aussi. Ils demandent son soutien puisqu’elle a déjà traversée une crise semblable, parce que c’est une alliée de la Tunisie, parce qu’il y a que la Méditerranée à traverser et parce qu’il y a plein de Français qui kiffent le club Med de Djerba.

Mais La France peut-elle intervenir ?

« La France ne veut pas « donner de leçons »

Hier à l’Assemblée nationale, la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a déclaré que le gouvernement français se refusait à se poser en « donneur de leçons », et ce, malgré les appels de l’opposition tunisienne, qui réclame une condamnation ferme de la répression des émeutes. »

Une intervention directe (militaire, diplomatique, financière…) est apparemment exclue. Parce que la France n’a été mandatée par l’ONU pour intervenir là-bas (en faveur d’un parti comme de l’autre), histoire de droit d’ingérence. Et parce que la Tunisie est grande, elle doit se débrouiller avec ses affaires internes.

Par contre, la France peut-elle donner son avis sur la situation ?

Certaines personnalités ne s’en privent pas, à l’image de Frédéric Mitterrand qui dit « je me garderai bien de donner des leçons de manière trop univoque. […] Mais dire que le Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré ».

Il aime bien le mot univoque, le Frédo. Univoque qui d’après le Larousse veut dire : Se dit d’un signe, d’un mot, qui garde le même sens dans ses différents emplois. Du coup, je comprends pas sa phrase.

Les Verts -Europe Ecologie sont quant à eux beaucoup plus durs : « Les propos du porte-parole du quai d’Orsay appelant à l’apaisement sont déconnectés de la réalité de la dictature tunisienne ».

Hamon, après avoir remis sur le droit chemin Montebourg, enchaîne : « La réponse qui consiste aujourd’hui à tirer sur les foules est la pire des réponses qui soient et nous voulons condamner solennellement cette réponse et cette répression dès lors qu’elle fait en plus des morts. […] C’est extrêmement grave« . Il rigole pas Benoit quand il parle. Parce que tirer dans la foule, si en plus ça fait des morts, faut le condamner.

Mais le gouvernement, lui, ne se mouille pas. Parce qu’il veut très certainement continuer d’entretenir de bonnes relations avec Ben Ali. Et puis, parce qu’un gouvernement qui avait lui-même ses citoyens dans la rue il y a quelques mois, il peut difficilement critiquer la politique d’un autre pays.

J’avoue quand même préférer qu’il soutienne les Tunisiens…

Sarko et Ben Ali

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Un mot de sympathie aux blogueurs Tunisiens, mais aussi aux autres

C’est dans mes cordes, et c’est dans ces termes que m’invite le Grumeau a témoigner mon soutien aux blogueurs Tunisiens.

Le problème, c’est que je ne sais pas qui sont ces blogueurs, j’ai beau lire des articles comme celui-ci, je ne vois que des témoignages de blogueurs qui m’ont l’air tout  de même bien libres.

Alors je vais surtout apporter mon soutien à la Tunisie, à sa jeunesse et à sa population, qui vit sa 1789 à elle. Rappelons que tout a commencé par l’immolation de ce jeune diplômé chômeur comme il y en a tant en Tunisie, le 17 Décembre, à Sidi Bouzid. La Tunisie, par cet homme, est passée à la seconde étape de l’expression de son malheur social.

Car il faut savoir que là-bas, la vie n’est pas rose. Le système éducatif est plutôt bon quoique le niveau pour obtenir les diplômes ait été volontairement rabaissé (pour plaire au plus grand nombre) et plusieurs dossiers montrent que c’est un pays qui s’en sort très bien dans cette Afrique.

Mais les diplômés n’ont pas de travail. Et pour cause, la Banque Mondiale rappelle que la majorité des activités du pays ne demandent que peu de qualifications alors forcément ça bloque. Et depuis quelques semaines, ça bloque encore un peu plus. Cette quasi-dictature imposée par le Président Ben Ali dans ce pays au parti presqu’unique commence à agacer. Alors voilà, la fougue de la jeunesse, la naïveté du jeune âge, ont poussé les jeunes à aller dans la rue, rejoints par le reste de la population : la Tunisie se révolte.

Que fait donc l’Etat pour résoudre le problème ? Tir à balles réelles dans la foule, tuant un peu tout ce qui se trouve devant la trajectoire de ces petits cylindres métalliques. Prouvant aux dubitatifs que la situation qu’ils connaissaient était bien orchestrée par un gouvernement qui n’accepte pas qu’on puisse le remettre en cause. La Tunisie vivait une sorte d’équilibre instable, il ne fallait qu’un petit évènements, une immolation par exemple, pour que tout foute le camp.

Que demande le Peuple ? Liberté, égalité ! La première figure déjà dans leur devise, aux côtés d’Ordre et de Justice. Mais vu la censure croissante que connaissent les internautes depuis le début de la révolution, on peut se demander s’ils l’ont eue un jour. Quant à l’égalité, il ne suffisait que de voir comment étaient attribués les boulots, de voir qu’appartenir au parti presqu’unique permettait d’avoir un boulot, qu’être un amis du pouvoir permettait d’être au dessus du système.

Voilà, pourquoi je les soutient, ces Tunisiens, parce qu’ils se battent pour les mêmes raisons qui ont poussé les sans-culotte à flinguer la Monarchie. Je ne serai pas contre que la France leur apporte son soutien aussi, mais je ne crois pas que ce soit son rôle, et puis, il faut leur laisser leur Révolution, leur fierté de se battre pour leur pays, en espérant, qu’ils gagneront.

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