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Nicolas Sarkozy sur les traces du Général

Qu’est ce ne m’apprend pas Nicolas ce matin ? (oui, 12h39 fait encore partie du matin)

Nicolas Sarkozy veut faire deux référendums, presque coup sur coup (vu qu’il ne reste qu’à peine deux mois) ! Avec un ami, je faisais une sorte d’exposé sur le référendum en France, je défendais la thèse qu’il fallait l’abolir, et lui l’inverse.

J’avais prix pour argument que ce n’était qu’un calcul politique, une machiniation bonne à ressourcer sa légitimité, à redorer son blason.

Napoléon III et le Général De Gaulle en était friands. Le référendum de 1962, permettant le suffrage universel direct pour les Présidentielles en est un exemple.

Seulement, il ne faudrait pas oublier celui de 1969, qui, après le refus du peuple Français, a engendré la démission du Général.

Nicolas (l’autre), pourrait connaître le même sort. Mais bon, chacun ses calculs.

Pour en revenir au fond : le premier sujet traite de la Justice et de choses qui me sont tout à fait obscures (et qui, comme le nucléaire -ou l’avenir énergétique – n’ont pas lieu de donner un référendum à mon goût), le second, sur la formation des chômeurs (ont-ils le droit de refuser une formation ou un emploi ?), intéresse de plus près les Français. Seulement il y a un temps pour faire des référendums, et un temps pour gagner une élection.

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Petite pensée sur la Grèce et la démocratie

Cela commence par un petit échange sur Twitter (que ferait-on sans Twitter ?!) avec CaReagit.

C’est cette dernière qui m’a rendu perplexe. La loi impose constamment des limites à nos libertés, pour le bien de tous (enfin sur le papier c’est pour le bien de tous). Pourquoi pas une limite à l’expression du peuple.

Et puis aujourd’hui je tombe sur le billet de Des Pas Perdus :
« Qui aurait pu imaginer que Papandréou, le premier ministre socialiste aux ordres de l’oligarchie, allait enfin consulter son peuple ? Cette décision, c’est le peuple grec qui l’a arraché grâce à sa mobilisation sans précédent depuis près de deux ans !

Qui peut affirmer que d’autres gouvernements européens ne seront pas contraints de consulter leur peuple ? »

Les Grecs ont-ils une quelconque compétence pour juger le plan de sauvetage proposé par les pays européens ? Cette question a rebondi hier en cours de Sciences Humaines et Sociales sous un autre format, il était question de permettre aux citoyens d’écrire les articles de loi. On s’est alors demandé s’ils en étaient seulement capables, et si jusque là, le fait que ce soit des professionnels qui le fassent n’avait pas une certaine logique.

Toutes ces petites questions m’ont poussé à écrire un billet, et à me demander quand est-ce que l’on peu juger utile de demander son avis au peuple, quand est-ce que la réponse du peuple sur un sujet pointu aura de la valeur ?

Certainement jamais, je ne pense pas que ce soit contraire à la démocratie, mais des fois, le peuple doit comprendre qu’il n’est pas le mieux placé pour juger (je répète, des cas précis et pointus, des cas de spécialistes). La démocratie est plutôt le moyen pour le peuple de décider des personnes compétentes à placer aux rennes du pays.

[edit] je vais lier l’article de Nicolas d’Humeurs de Vaches quand même

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Les retraites ou la métaphore de l’Iceberg

J’avais fait un petit commentaire un peu emporté en fin de billet l’autre jour, à propos des grèves qui vont nous tomber sur le coin de la tronche. Et pour cause, celles-ci on risque pas de les louper !

Certains pourront toujours dire que je retourne un peu ma veste, que je fais mon petit joueur, en participant à une manif’ et en dénonçant les autres, boah, je serais toujours loin de Kouchner sur ce terrain-là. La vérité c’est que je me demande si on ne va pas aller trop loin avec ces nouvelles grèves.

On en arrive au point où une minorité impose son opinion à la majorité, et à l’Etat, élu démocratiquement par la majorité du peuple français. C’est là que ça commence à me déranger, qu’en est-il des autres millions de Français qui ne sont pas dans la rue ? On s’en fout ? Certes il y a un sondage qui donnerait 71% des Français comme favorables au « mouvement social » (j’adore ce mot) de mardi. Le sondage est fait par l’Ifop, l’Ifop est dirigée par la présidente du Medef, on peut le penser viable, ou sous-estimé. Mais je n’y crois pas. La vraie solution serait quelque chose de beaucoup plus objectif : un référendum. Sego le proposait aussi. Il y a quelque chose d’intéressant dans ce passage :

« Soutenez-vous les appels à la grève reconductible ?

C’est la responsabilité des organisations syndicales. Nous sommes plusieurs à demander un référendum sur cetteSégolène Royal réforme. Et je crois que, vu l’impasse, les syndicats, en complément à leur action, pourraient appeler avec les partis de gauche au recueil, mardi prochain, des quatre millions de signatures qui obligeraient le pouvoir à consulter le peuple français. Ce serait une formidable mutation démocratique. »

Si les syndicats ne font rien pour récolter les 4 millions de signatures, alors je pourrais dire très ouvertement que ce sont des cons (ce que je pense déjà à moitié). Car cela signifiera qu’ils ont peur de l’avis du peuple, peur de la démocratie, peur de voir qu’ils n’ont pas le soutient qu’ils scandent avoir. Et que par conséquent, ils préfèrent violer les valeurs de la démocratie pour gagner. C’est facile de faire plier un gouvernement en bloquant le pays un mois (ça fait mal aux salaires aussi c’est sûr), c’est même trop facile. Que cela soit donc fait dans l’unique cas où la majorité des Français est derrière. Et d’ailleurs, pourquoi ne demander le référendum que maintenant, si cela avait été fait début Septembre, on aurait évité des jours de grève, et on aurait été plus vite fixé. Question de corones sans doute…

J’en viens maintenant à un autre point. Le « Pourquoi la contestation me parait injustifiée et même handicapante pour la suite ». Les syndicats lient directement cette réforme au problème du chômage (en plus de la lier à tous les autres maux de la Terre). Peut-être bien que cette réforme n’arrangera pas le cas des chômeurs… peut-être aussi que ça n’affectera tout simplement pas le cas des chômeurs, parce que la vraie réforme est ailleurs. Nicolas le dit, c’est une réforme du capital dont on a besoin, c’est là qu’il y l’argent, et c’est là qu’il y a les solutions pour le pays (entre autres bien sûr). Cette réforme c’est la partie émergée de l’Iceberg : en lançant toutes ses forces dans cette bataille (injustifiée je pense en plus), le « peuple » (reste à démontrer qu’il s’agit bien du peuple), s’il « gagne », aura moins de chance de gagner sur la partie immergée : la réforme du capital.

L’Hérétique nous explique qu’il faut réindustrialiser le pays. C’est évident. Et par les PME, puisque que ce sont elles les moteurs de l’emploi. Et c’est là le hic. Sur la question « Comment ne sommes-nous pas capables de fabriquer une machine à laver ?! », H16 répondait très justement « Simple : nous en sommes capables. Mais c’est beaucoup trop cher localement. Faire cher ce que font d’autres pour moins cher, c’est s’assurer d’un échec cuisant. »

Voilà le véritable problème : la France n’intéresse aucune boîte, et pire, détruit celles qu’elle a encore. Les prévisions annoncent 60 000 entreprises en faillite pour 2010 en France. Inutile de dire que ça ne touchera pas Carrefour ou Darty. Il serait peut-être temps de mettre en place un gouvernement qui se bouge sur ce terrain, le monde ne nous attendra pas.

Les retraites, vous êtes sûrs que c’est là qu’il faut taper ?

[edit]Je viens de trouver un petit site très sympa pour comparer entre autres les retraites en Union Européenne, j’ai fait un tableau http://goo.gl/36TP [/edit]

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[photo manif][photo Ségo][graphe]

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