Aujourd’hui j’entame donc la seconde partie de ma courte odyssée gastronomique. Après vous avoir repu d’un bouchon flamboyant, laissez moi finir de vous combler par un restaurant gastronomique ! Le restaurant gastronomique, c’est la haute-voltige de la cuisine. Souvent critiqué pour ses prix inabordables, ses quantités insuffisantes et son petit air supérieur de « La vraie cuisine c’est moi », j’ai eu la chance d’en découvrir un qui sans être modeste sait rester noble et juste : Le Capella, restaurant du Château de Chapeau Cornu !

Le Capella, dans sa tenue estivale
Il s’agit de faire une petite mise en situation pour que vous vous rendiez compte à quel point on se permet de rêver quand on est dans pareils lieux ! Cette région de France, aux alentours de Bourgoin-Jallieu (voir carte), se caractérise par ses grands champs d’un vert lumineux, ses bosquets au vert plus sombre, ses vieilles bâtisses en pisé gonflées de vie passée et ses châteaux ! Il y en a un nombre impressionnant ! Inutile de vous dire qu’il fait bon se promener dans cette campagne si paisible et majestueuse !
Parlons du restaurant, dans l’enceinte du château. C’est toujours amusant de voir la différence de standing avec un restaurant plus classique, notamment au niveau des serveurs dont le texte, bien qu’un peu mécanique, nous transporte et transforme petit à petit notre fauteuil en trône. Plus de « bon appétit », place au « excellent appétit », au soin de nous présenter à chaque nouveau plat la liste complète des ingrédients, à l’omniprésence pourtant discrète de leur service, ce qui nous en ferait presque oublier l’extérieur !
Bon, assez fantasmé sur l’apparence, il est temps de montrer que ce n’est pas qu’un coup de bluff ! Le menu est complet, impressionnant, grandiose : je ne sais plus combien il y a eu de plats – tous nommés avec une poésie acrobatique qui ferait presque croire qu’on ne tient pas un menu mais un recueil -, entre les mises en bouche, l’entrée, le plat, le fromage, le dessert et les petites gourmandises de fin de repas, chacun présenté dans une assiette aux formes toutes plus pittoresques les unes que les autres et organisés comme un peintre organiserait sa toile, mais on se laisse volontiers aller à ce va-et-vient culinaire. Et surtout, le plus important, une explosion de saveur à chaque bouchée ! Sincèrement, je ne pensais pas qu’une petite tartine de pain grillée frottée d’un coulis de tomate avec une tranche de je ne sais plus quel jambon pouvait autant séduire le palais ! Et ça ne faisait qu’annoncer la suite ! C’était un merveilleux exemple qui montrait comment Qualité pouvait remplacer Quantité ! Si moi aussi mes préjugés sur les restaurants gastronomiques n’étaient pas très flatteurs, sachez que mon jugement a bien changé. Ceux qui disent que l’on mange aussi avec les yeux, non seulement je les crois mais je les soutiens, car quand cette explosion de saveurs, quand la finesse des goûts est servie par une si belle palette de couleurs, ça donne tout autant envie de dévorer cette assiette que de ne pas la toucher !
Le Capella, il m’a séduit, tout comme le bouchon lyonnais m’avait renforcé dans l’idée de découvrir toutes les spécialités de notre gastronomie, celui-ci m’a donné envie d’aller à la rencontre de tous ces artistes, ces talentueux chefs qui savent orchestrer les saveurs et les couleurs pour nous faire rêver, ces poètes gastronomes !

L'harmonie des couleurs, l'explosion des saveurs !