La question du nucléaire est au coeur de la discussion entre le PS et EELV. L’un s’oriente vers une réduction, l’autre un abandon total. Et pourquoi ne pas rester comme aujourd’hui ?
La France est le pays qui compte le plus sur ses centrales puisque plus de 70% de l’électricité produite provient du nucléaire(voir graphique de l’IAEA plus bas).
Ce que propose EELV, c’est de passer aux énergies renouvelables, principalement l’éolien et le solaire. Et quand on regarde le premier argument souvent souligné par ces individus, on se rend compte qu’il n’en est pas un. Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ne sont pas des arguments. Les centrales françaises ne sont d’ailleurs pas du tout construites comme l’ont été ces deux là. Il suffit de lire le premier paragraphe de Comprendre la question du nucléaire sur le site écolo pour s’apercevoir qu’ils tentent d’instaurer une psychose de l’atome, une psychose injustifiée. « En terme de sûreté, le risque zéro n’existe pas. Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima en sont un triste exemple. La France est le pays qui possède la plus grande concentration de réacteurs nucléaires dans le monde. Il est à craindre que ce soit le prochain pays qui connaisse un accident majeur. »
Si l’on ne raisonne que par les accidents déjà survenus, on peut abandonner nos moyens de transport, on peut aussi abandonner nos usines du secteur chimique. Est-ce que cela fait partie du programme d’EELV ?
Envisageons l’abandon pur et simple du nucléaire (la proposition d’Hollande est bizarre, réduire la part du nucléaire réduit la probabilité de l’accident, pas sa gravité). Il faudrait le remplacer par de l’éolien et du solaire principalement. David Barroux et Rémy Prud’homme, des Echos, rappellent que ce sont des sources de productions intermittentes. Aucun territoire de la métropole n’est baigné 365 jours par le soleil, ni même par le vent, et nous ne savons toujours pas stocker l’électricité en grande quantité sur de longues durées. Il n’y a que l’éolien marin qui puisse fonctionner nuit et jour.
Ce qui veut dire qu’il faudra aussi renforcer notre production d’électricité par l’énergie fossile (gaz, charbon,…). En sachant que le gaz, c’est la Russie qui le contrôle. Tout cela à un coût. (et ne parlons pas du bilan carbone…).
Le deuxième scénario est celui d’Hollande. Il coûterait 60 milliards de plus que notre mode de fonctionnement actuel (le scénario de Joly coûterait lui 112 milliards de plus).
Il est très compliqué d’avoir des chiffres viables dans ce domaine, notamment pour les emplois : deuxième point majeur de la question. Pour les écolos, passer aux énergie renouvelables créerait des centaines de milliers d’emplois si je cite Seb Musset, 600 000 en plus de ceux qui travaillent sur le nucléaire si je cite Joly. Pour Proglio, PDG d’EDF, ce serait surtout 400 000 emplois détruits directement et 600 000 de plus mis en péril (Le Monde). On peut citer le cas de l’Allemagne, mais ce serait oublier que la part du nucléaire dans sa production d’électricité n’était pas du tout du même ordre.
- 78,5% pour la France contre 31% pour l’Allemagne (source : http://www.iaea.org/)
Au final, si l’on se remémore les différents points : impossibilité de l’éolien et du solaire de supplanter complètement le nucléaire, hausse du coût de l’électricité pour les foyers et les entreprises, et impossibilité de chiffrer les conséquences sur les emplois, il parait clair que la sortie du nucléaire ne semble pas un bon choix. Quant à réduire à 50%, si cela semble plus correct, on peut toujours se demander, « et pourquoi ne pas continuer tout simplement ? ».