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Le Droit de vote des étrangers, par le FN

Le sujet avait été lancé par les Socialistes, je m’en souviens vaguement. Enfin, le sujet a toujours plus ou moins été là, jamais vraiment abordé, jamais vraiment oublié. Le droit de vote des étrangers au élections municipales.

A première vue, j’étais contre. Les étrangers n’étant pas des citoyens de ce pays, ils n’ont pas à y avoir de représentants. Et puis j’ai lu cet article sur le site du Front National : une pétition pour s’opposer à ce droit de vote. Et puis j’y ai vu les arguments du parti. Et puis je suis devenu dubitatif.

« 1/ Depuis la Révolution Française, nationalité et droits civiques sont liés. Or, accorder le droit de vote aux étrangers serait un moyen détourné d’en faire des citoyens en leur octroyant un droit réservé jusqu’à présent aux nationaux, ce qui serait en contradiction totale avec l’esprit républicain ! »

Accorder le droit de vote n’en ferait pas des citoyens, ce serait juste ouvrir le droit de vote aux non-citoyens, point. Le fait que ce soit réservé aux nationaux aujourd’hui n’est pas un argument, ça s’appellerait le changement. La fin est très bizarre, elle coupe court à toute logique et tente de rallier les patriotes en utilisant le terme qui fait mal. Mais ça ne marche pas.

« 2/ L’argument consistant à dire que « puisque les étrangers payent des impôts, ils doivent pouvoir voter » est totalement fallacieux. En effet, il y a déjà une contrepartie aux impôts, ce sont les diverses prestations dont ils bénéficient (école, sécurité, santé, justice…) »

Bon là je suis d’accord.

« 3/ Le Front National est pour la souveraineté des peuples, et reconnaît le droit à tous les peuples de pouvoir décider de leur destin, les Français les premiers ! »

C’est ce point qui fait que je suis contre le droit de vote des étrangers. Bien sûr que vivant en France depuis des années, ils ont un avis, un point de vue, sur la gestion de leur commune, et que les décisions prises par le Maire les affecte directement, seulement… ils ont aussi le droit de vote dans un autre pays. Ils sont aussi engagés ailleurs. L’image vous paraîtra abusive, mais c’est comme si un marié épousait une autre femme parce qu’il aime les deux et qu’il ne veut pas faire de choix. C’est ce point qui me gêne, qu’ils puissent jouer sur deux tableaux différents, en sachant que ces deux tableaux peuvent parfois « se rencontrer ».

Le FN rajoute ce paragraphe qui illustre maladroitement leur argument.

« Les récentes élections tunisiennes en sont une parfaite illustration : si le droit de vote des étrangers était accordé, les Tunisiens installés en France auraient le droit de voter aux élections françaises alors qu’ils participent déjà aux scrutins de leur pays. Ils bénéficieraient donc d’un droit de vote supérieur à celui des nationaux français. »

Que veut dire un droit de vote supérieur ? Parce que ça se quantifie ? Comme je le disais, ce qui me dérangerait plus, c’est qu’ils engagent des intérêts dans un seul de ces deux pays et votent en conséquence dans le deuxième (en cas de conflit, ça serait problématique). C’est pour cela que rester à l’échelle municipale semble plus judicieux.

« 4/ Alors que l’identité française est constamment mise à mal, que tout ce qui soude les Français s’effrite peu à peu, on les force à partager un droit qui leur est commun et qui contribue à maintenir un sentiment d’appartenance à la nation française ! »

Si je suis plutôt d’accord avec ce point, je trouve la fin bizarrement formulée, comme si partager ce droit de vote rendaient les Français moins Français. Et puis ce droit de vote, c’est une manière de participer à la vie et à l’organisation de sa ville, c’est lui qui affectera indirectement la vie des habitants (étrangers y compris). Le sujet est compliqué.

Bref, (je vais me la jouer à la Romain moi aussi) je suis dubitatif quant au droit de vote des étrangers, et le FN n’a pas trouvé les arguments pour me convaincre.

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Voter à 16 ans ? oui, mais… non

Alexandre me demande ce que je pense de la proposition de Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, sur le droit de vote à partir de 16 ans. Je vais me contenter de citer et de commenter ce qu’ont déjà répondu Nicolas (en gris) et Xerbias (violet) et bien sûr le texte original d’Alexandre (en bleu).

La proposition de C. Girard avait pour but de donner un signal fort à la jeunesse, de les remettre au coeur du débat.

« L’autre argument consistant à dire que ce serait envoyer un « signal fort à la jeunesse » […]

Donner un signal fort à la jeunesse n’est certainement pas jouer au démago en leur laissant croire qu’à 16 ans, ils ont les clés nécessaires et suffisantes pour s’exprimer face aux principaux enjeux de notre société. Vous, me direz que vous en connaissez un paquet qui ont le droit de voter mais qui ne possèdent pas non plus ces clés, c’est vrai hélas mais raison de plus pour ne pas en rajouter ! »

Voilà ce qu’on appelle du populisme. Il suffit de jeter un oeil à la conclusion de l’adjoint :

« Dans un contexte international de soulèvement et de quête d’émancipation portés par les jeunesses, la gauche française pourrait, en acceptant cette proposition, être au rendez-vous d’une France en mouvement car plus démocratique et plus responsable. »


On rebondit sur les évenements du Maghreb, on fait virevolter quelques idées de revoltes, de vent de libération, de modernité, de pouvoir de la jeunesse, et on recolle très vite ça à la gauche.

« Pour des politiciens désespérés de se faire bien voir par la jeunesse, cette proposition peut paraître attrayante. »

« Voilà de parfaites victimes potentielles du populisme le plus démagogique, et des cibles manipulables à souhait. »

Seulement, c’est un populisme qui ne peut séduire que l’infime partie des moins des 18 ans s’intéressant à la politique. Et le jour de l’élection, rappelons que ceux-ci n’auront pas encore le droit de vote, et ne pourront donc pas voter pour le candidat qui proposerait cette mesure, bref, un caillou dans l’eau stagnante de la jeunesse de ce pays qui se désintéresse complètement des moindres soucis politiques, voire qui en ont même une aversion.

Pour pallier ce problème d’intérêt, Alexandre propose un test de culture politique.

« A partir de 16 ans, un jeune pourrait faire une démarche volontaire de demande du droit de vote « anticipé » , à sa mairie. A l’occasion de sa « Journée Défense et Citoyenneté » qui a lieu généralement dans l’année de ses 16 ans, ce jeune […] passerait un « test » supplémentaire, de culture politique. Pas le genre de questions pointues […] mais basiques, portant, par exemple, sur la connaissance des anciens Présidents de la République, sur le fait d’être capable d’attribuer à un ancien Premier Ministre de la 5e République son parti d’origine parmi plusieurs choix etc. Le jeune ayant réussi ce test se verrait offert le droit de vote.

Voilà un moyen simple de permettre à des jeunes motivés et intéressés par la politique de s’impliquer davantage. »

Tous les fils de militants politiques, qu’ils soient intéressés ou non, feront ce test, sous pression de leurs parents qui leur auront fait réviser leur Vème République. Je rigole, ça ne doit pas représenter beaucoup de gens.

Par contre, je suis dubitatif sur ce test, je pense avoir la capacité de voter et pourtant je ne connais pas les partis d’origine de tous les premiers ministre de la Vème. D’autant que si l’on se réfère à H16

« Tu ne m’as pas demandé mon avis mais je te le donne quand même : le droit de vote, ça devrait être à partir de, mettons, 60 ou 65 ans, quand on a acquis suffisamment d’expérience pour pouvoir l’ouvrir. Et encore. »

Voter n’est donc pas à mettre en relation avec la culture politique ni même les connaissances en matière de politique. Bon nombre de citoyens votent par instinct ou suivent l’avis d’un proche sans plus réfléchir que cela. Par contre, voter, c’est se responsabiliser. C’est assumer le devenir du pays. Ne pas voter, c’est d’ailleurs le choix très égoïste de se déresponsabiliser.

« Et puis comment autoriser quelqu’un à voter s’il n’a pas à assumer directement les conséquences de son vote, puisqu’il n’a aucune responsabilité à assumer !

Le droit de vote doit faire partie des droits et devoirs que l’on acquiert à sa majorité qui, jusqu’à nouvel ordre est à 18 ans ! »

De ce fait, je suis pour qu’on laisse le droit de vote aux personnes majeures (je ne disais certainement pas cela à 16 ans…). Pour remettre au coeur la jeunesse, une initiative que je trouvais correcte, c’était le conseil municipal jeune, qui émet des idées pour la ville sous l’oeil bienveillant des élus. 


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