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L’UMP prend la voie du PS

Drapeau Français en berne

Belle défaite.

Un peu comme l’un de ses match de l’équipe de France dans lequel la balle circule mais jamais dans nos pieds.

Copé a gagné. J’étais pour Fillon. Enfin, j’étais surtout contre Copé et sa manière de faire de la politique à la manière de ceux d’en-face. D’ailleurs, ceux d’en-face ont trouvé là encore un bel évènement pour ne pas avoir à assumer les piètres résultats de son gouvernement, qu’ils remettront sur le gouvernement précédent de toutes façons.

Cette élection est une défaite car elle descend l’UMP au même rang que le PS : scissions dans le parti, propos ridicules et attitude décevante. Une défaite car je ne vois pas Copé comme celui qui ramènera la Droite au pouvoir. Enfin, une défaite parce qu’avec la médiatisation qu’elle a eue, elle n’apportera rien de bon au parti.

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Réponse de l’ami musulman à JF Copé

Voilà, à la lettre de Jean-François Copé à son « ami musulman », il y a eu réponse. C’était sur Rue89. Vous en penserez ce que vous en penserez.

Cher Jean-François,

J’ai lu avec grand intérêt la lettre que tu m’as adressée dans L’Express et, puisque nous sommes désormais amis, permets-moi de te tutoyer et de te dire les choses en toute franchise.

D’abord je dois te confier que chez moi (en France avant que tu demandes), ce n’est pas comme ça que l’on traite ses amis. On ne fait pas un débat pour savoir comment nos amis devraient s’habiller ou s’exprimer. On ne se mêle pas de leur vie religieuse et on ne se permet pas de dire à leur fille que sa robe est trop longue. Ce serait très déplacé, tu en conviendras.

On ne se sert pas non plus de ses amis pour gagner des élections. On ne salit pas leur dignité et on ne leur porte pas préjudice, même si ça fait monter l’audimat au radio-crochet du coin…

Tu dis vouloir m’aider à combattre les préjugés à mon sujet, mais c’est toi qui les alimentes à chaque fois que tu prononces les mots islam, menace et laïcité dans la même phrase. Je ne t’ai rien demandé et je n’ai pas besoin de ton aide. Je veux juste que tu me laisses en paix.

Le jour où tu auras vraiment envie d’avoir une conversation avec moi, retrouve moi autour d’un bon repas, sans caméras si possible, comme ça tu pourras me regarder dans les yeux te dire le fond de ma pensée.

D’ici là, si vraiment tu t’ennuies et qu’il te reste de l’énergie, je peux t’indiquer un certain nombre de problèmes qui requièrent toute ton attention dans le pays : à commencer par le fait qu’il manque du travail à beaucoup de nos concitoyens et que les gens ne se parlent quasiment plus depuis que toi et ton équipe tenez le micro.

J’aimerais aussi répondre point par point à un certain nombre de remarques que tu fais dans ta lettre et qui, si l’un de nos amis la lisait, risqueraient de l’induire quelque peu en erreur.

Qui « défigure » l’islam ?

Quand tu dis que notre foi, l’islam, est « défigurée dans l’opinion par des comportements ultraminoritaires », ce serait bien de rappeler que cette « opinion » se construit moins à partir de la réalité que du discours politique et médiatique auquel, il me semble, tu participes un peu (note ce doux euphémisme que l’amitié t’offre en privilège).

Toi qui as depuis fort longtemps renoncé à la langue de bois et à la stratégie politique, tu devrais savoir qu’il ne convient pas de dire une chose et son contraire d’une interview à la suivante. On pourrait t’accuser de tenir un double discours ce qui, par les temps qui courent, reviendrait à te bannir de la sphère publique où tu sembles t’épanouir.

Plus loin dans ta lettre, tu parles de mon grand-père mais tu confonds probablement, c’est celui d’un autre qui est mort à Verdun. Le mien a combattu à Al Alamein en Egypte, dans une guerre qui n’était pas la sienne. Du côté de maman, ils étaient plutôt vers Alger, où ils ont pu découvrir les joies de l’électricité dans les années 50.

C’est vrai que tout ça fait partie du passé… mais je suis bien content que tu fasses avec moi ce devoir de mémoire qui nous rappelle d’où nous venons et ce qui nous unit, tout en nous permettant de tirer des enseignements qui nous éviterons de répéter les mêmes erreurs. Comme par exemple de stigmatiser une partie de nos concitoyens pour des objectifs politiques.

L’alibi de la laïcité

Tu voudras bien m’expliquer aussi pourquoi dès que tu parles d’islam, tu te sens obligé d’invoquer la laïcité pour dire quelque chose de pas sympa juste après.

Si tu n’aimes pas les barbes et les foulards, libre à toi d’exprimer ton opinion. Nul besoin de faire comme tous ceux qui, pour légitimer leur rejet des formes visibles de l’islam, se drapent sous la cape de la laïcité en espérant y trouver une respectabilité à leur racisme d’autrefois.

Je sais bien que tu n’en fais pas partie, toi qui poursuit des objectifs « empreints de paix et de respect », mais c’est tout de même dans ton camp qu’on entend des gens parler de « croisades », de la « France [qui] doit rester la France », et du jeune musulman dont on veut « qu’il travaille, qu’il ne parle pas verlan et qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers ».

Si c’est toi le chef de cette belle équipe d’esprits éclairés, je te souhaite bien du courage. C’est bien d’avoir une opinion. C’est mieux d’avoir la vérité. Or notre vérité commune est dictée par la loi de notre pays et il se trouve justement qu’en 1905, une loi a été votée pour établir le principe de laïcité que les polémistes (contre lesquels tu fais bien de t’insurger) ressassent à tort mais surtout à travers sans vraiment l’avoir lue.

Laïcité=liberté (y compris de porter la barbe)

Et que dit-elle cette loi ? Elle dit que nous sommes libres. Libres de choisir en conscience notre religion et de la vivre comme bon nous semble, sans faire de prosélytisme et sans devoir la cacher ou la renier dans la sphère publique. Libres de s’habiller comme il nous plaît, de porter une barbe ou de se couvrir la tête si on le souhaite. Libres de prendre notre place au sein de la République comme nous l’avons fait jusqu’ici en l’enrichissant de notre travail, de nos idées et de nos espoirs.

Aucune instance musulmane n’a réclamé le changement de cette loi. Aucun musulman n’a demandé un privilège dont serait exclu l’un de ses concitoyens.

Nous demandons, et la majorité de nos concitoyens avec nous, le strict respect de la loi de 1905. Sans cadres ni contraintes supplémentaires et sans polémiques pour venir, chaque jour un peu plus, restreindre nos libertés et nos droits fondamentaux.

Citoyens comme les autres

Mon cher Jean-François, à trop vouloir nous aider, tu risques de nous causer du tort en faisant croire qu’il y a une spécificité islamique qu’on aurait jusque là ignorée. Il n’en est rien. Nous sommes des citoyens comme les autres, acteurs anonymes des changements et des sacrifices que doit concéder notre pays aujourd’hui.

Ta famille politique n’est pas étrangère à cette situation (mais bon, on ne choisit pas sa famille…). Ce serait malheureux de donner ainsi raison à ces mauvaises langues que j’entends déjà dire qu’avec des amis comme toi …on n’a pas besoin d’ennemis.

Pour ces raisons, tu comprendras que je ne souhaite pas venir à ta petite fête du 5 avril. Je préfère vous laisser laver votre linge sale en famille. Fais-moi signe quand tu auras repris tes esprits et que les choses se seront un peu calmées vers chez toi.

Je termine en te rappelant que le respect, c’est d’accepter l’autre tel qu’il est et non tel qu’on voudrait qu’il soit, avec ses différences. Il serait bon que tu t’en souviennes désormais, avant d’invoquer une idée de fraternité que tu piétines chaque jour.

Ton ami, Marwan Muhammad

 

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On en a gros !

 

On en a gros !

Hier il y avait grosse discussion à l’assemblée nationale. Pour savoir notamment ce qu’il en coûterait aux députés qui ne déclarent pas tout leur patrimoine, enfin qui oublient malencontreusement quelques petits trucs. On pouvait suivre les grands points de la discussion sur Twitter avec le hashtag #DirectAN.

Messieurs Copé et Jacob voulaient retirer le passage qui mettait 2 ans au trou le député fautif. Et bien oui, c’est passé, le fautif n’aura que 30 000 € d’amende.

Étudions le « salaire » moyen d’un député (estimation des chiffres, ça varie suivant les sites à plus ou moins 200 €) :

Il touche tout d’abord, pour son travail de député, 5126 € (net) : ça c’est son vrai salaire.

S’ajoute à cela une rondelette somme pour ses frais de mandat : 6223 € (non imposable)

Mais encore une somme de 8859 € pour payer ses collaborateurs… qu’il en ait ou pas d’ailleurs ! Il est libre d’utiliser cette somme comme il l’entend !

Soit 20208 € (soit, enlevons 6000 € pour ses collaborateurs, il lui reste 14 208 €)

Et je ne parle pas des autres avantages, comme le train gratos en 1ère classe…

Je ne connais pas leur train de vie, mais m’est avis que les 30 000 €, ça ne leur fera pas trop mal, s’ils se font pincer (et ça ne doit pas arriver souvent). Les 2 ans de prison, ça ça aurait fait mal !

On en revient à une conclusion que j’ai souvent eue, les premiers à l’ouvrir, sont aussi les premiers à nous la mettre 🙂

On pourra aussi, sur cette belle lancée d’égalité, consulter le billet de Philippe Méoule sur les grosses boîtes du CAC40, qui ont l’air de s’accommoder de la crise d’une bien belle manière 😉

Ce texte a presque un côté « révolution du prolétariat » mais je pense aussi aux patrons des PME et aux élus locaux qui n’ont pas une vie aussi rose…

[edit] Le Faucon en parle aussi


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