Cela commence par un petit échange sur Twitter (que ferait-on sans Twitter ?!) avec CaReagit.
C’est cette dernière qui m’a rendu perplexe. La loi impose constamment des limites à nos libertés, pour le bien de tous (enfin sur le papier c’est pour le bien de tous). Pourquoi pas une limite à l’expression du peuple.
Et puis aujourd’hui je tombe sur le billet de Des Pas Perdus :
« Qui aurait pu imaginer que Papandréou, le premier ministre socialiste aux ordres de l’oligarchie, allait enfin consulter son peuple ? Cette décision, c’est le peuple grec qui l’a arraché grâce à sa mobilisation sans précédent depuis près de deux ans !
Qui peut affirmer que d’autres gouvernements européens ne seront pas contraints de consulter leur peuple ? »
Les Grecs ont-ils une quelconque compétence pour juger le plan de sauvetage proposé par les pays européens ? Cette question a rebondi hier en cours de Sciences Humaines et Sociales sous un autre format, il était question de permettre aux citoyens d’écrire les articles de loi. On s’est alors demandé s’ils en étaient seulement capables, et si jusque là, le fait que ce soit des professionnels qui le fassent n’avait pas une certaine logique.
Toutes ces petites questions m’ont poussé à écrire un billet, et à me demander quand est-ce que l’on peu juger utile de demander son avis au peuple, quand est-ce que la réponse du peuple sur un sujet pointu aura de la valeur ?
Certainement jamais, je ne pense pas que ce soit contraire à la démocratie, mais des fois, le peuple doit comprendre qu’il n’est pas le mieux placé pour juger (je répète, des cas précis et pointus, des cas de spécialistes). La démocratie est plutôt le moyen pour le peuple de décider des personnes compétentes à placer aux rennes du pays.
[edit] je vais lier l’article de Nicolas d’Humeurs de Vaches quand même
Tiens! C’est les enfants de Khadafi, Balchar El Assad entre autres Leaders éclairés qui vont être contents! N’oublie pas de les DM 😉
Dictateurs? Mais non! Ils ont juste pensé qu’ils avaient » l’expérience » de certaines choses de la politique. Ah oui, Sarkozy aussi surf déjà sur cette notion d’exprerience pour rempiler en 2012! S’il pouvait ne pas nous consulter ( il a annuler le vote du référendum par une ratification bidon)
C’est vrai. Le peuple? À quoi bon? Que des nuls!!! Nos dirigeants ont plus de diplôme, de jugeote !!!!
Tiens Sarko, il a échoué au concours d’entrée à l’ENA et Sciences Po et, il est très bon!
Il a sauvé la France (2 fois déjà)! Mieux que le Général De Gaulle….
Lui au moins, consultait son peuple… Ce grand homme..
Ce n’est pas le peuple qui met un dictateur en place, et ce n’est pas le peuple qui décide de le garder ou non.
Et tu as tellement envie de taper sur Sarkozy que tu t’éloignes complètement du billet.
Ce que j’ai expressément dit, c’est qu’il y avait des sujets sur lesquels le peuple ne pas donner d’avis. Comment un grec lambda peut-il comprendre le plan de sauvetage et toute sa mécanique ? Comment peut-il évaluer les conséquences de son choix ?
Qu’on demande l’opinion du peuple sur un cap à tenir est vital, qu’on demande sa réponse sur un sujet où seul des spécialistes devraient être consultés est dangereux.
Si tu prends l’exemple de Sarkozy, tu illustres en plus très mal ton propos : si les Français se sont trompés aux élections, pourquoi ne recommenceraient-ils pas à un référendum ?!
Je pensais comme toi Val le Nain, jusqu’à ce que je me rende compte que les spécialistes sont parfois toujours les mêmes et qu’ils se plantent lamentablement. En cela, je souhaiterais que ces spécialistes ne puissent plus briguer un seul poste à responsabilité nationale, régionale, départementale dès lors qu’ils ont failli. Ils retournent alors à leur vie publique mise entre parenthèse pour servir la nation. Les professionnels de la politique qui font tout pour soigner leur carrière avant toute autre chose ça suffit. Bien sûr on va me dire que j’exagère, oui il y a des administrés, des maires qui se dévouent entièrement mais combien de pourris qui flottent hors de l’eau le ventre charnu et à l’air ? Pouah !
« aux rennes du pays »…
et qui décide du moment où le bon peuple a le droit de s’exprimer ? Même papandreou n’en aurait pas le droit ?
faut-il arriver à ce genre de contorsions pour refuse de voiur l’évidence : l’union euroépenne est devenue une dictature. rien d’autre.
@Vlad : je parle évidement du modèle démocratique. Pas de la démocratie que l’on vit tous les jours. Cependant, quand tu veux savoir comment placer ton argent, tu vas voir ton banquier, tu demandes pas l’avis du quartier.
@edgarpoe : le peuple s’exprime lors des élections et sur les sujets globaux. Et ceux qui pensent avoir les compétences pour des sujets pointus n’ont qu’à s’engager dans la vie politique de leur pays. C’est pour cela que je parle du cas concret de la Grèce aujourd’hui. Je n’ai pas dit que les référendums étaient mauvais. Je n’ai pas dit qu’il fallait faire taire le peuple.
un sujet qui touche autant de gens pour aussi longtemps n’est pas un sujet pointu.
je ne vois pas pourquoi.
réfléchis
L’acceptation ou le refus de l’aide Européenne est lourd de conséquence pour le Peuple Grec. Ce qui explique la prudence de Papandreou…
Les contraintes induites s’apparentent à une perte de souveraineté… La consultation populaire permet un débat avant le vote et, la connaissance des points de détails par le « petit » peuple…
Leur vie va changer ( en mal). Ils ont le droit de savoir.
Rappel: Ce sont les grecs qui ont inventé la Démocratie @Val 😉
Et, ils le prouvent.
Cogite…
Bembelly, sauf que la Grèce ou plutôt le gouvernement grec a abdiqué : la pression européenne était trop forte. La Grèce va maintenant être morcelée, vendue, comme de la bidoche sur un étal.
Oh non! Pas encore!
Il vient d’obtenir la confiance de son parlement malgré la pression de la Merkozie et le G-2 Obama-Sarko.
Ah! @Val, le parlement grec, c’est l’élite hein! Pas le peuple! Donc, des gens dit compétents qui lui accorde (à nouveau) leur confiance…
Il a eu son « référendum « . On a affaire à un os grec 😉
quand tu veux savoir comment placer ton argent, tu vas voir ton banquier, tu demandes pas l’avis du quartier.
Tout a fait d’accord avec toi ValLeNain.
et on se fait pareillement enfilé.
On peut crier au scandale, il n’en demeure pas moins que sur le coup ce serait dire que le peuple français à le droit de dire que le peuple grecque n’a pas le droit de donner son avis 🙂
Après dans les faits, j’ai plutôt tendance à être du même avis que toi sur la question : le peuple est sensé choisir des gens compétents, l’exercice s’arrête là. Le seul problème c’est qu’en matière de démocratie, c’est justement pas les plus compétents, mais les plus charismatiques qui sont à même de réussir avec la règle du jeu d’une élection. Mais bon, ce débat est hors sujet.
En revanche, ce qu’on peut voir aujourd’hui pour le référendum grecque c’est que c’est une manœuvre politique tentant de rappeler au peuple que ceux qui les ont mis dans la m*** c’est pas Papandreou et sa clique, mais ceux qui se sont cassé en mentant sur les chiffres avant que mister P. face son audit. Si je ne me trompe pas il est déjà plus question de le faire ce référendum. Alors effet d’annonce ? Coup de bluff ? Ou réelle dégonflage ?
@vlad, bembelly : oui enfin ce référendum perd de plus en plus de son but premier, c’est une manigance politique pour retrouver les faveurs du peuple maintenant.
De plus, point important que j’ai oublié de mentionner, la crise grecque touche toute l’Europe, est-ce que les autres européens ont envie de faire confiance aux Grecs sur ce sujet ? Parce que pendant ce temps, nous morflons aussi.
@nicocerise : et pourtant, tu retourneras toujours chez ton banquier pour placer ton argent 😉 Parce que même s’il fait mal son boulot, c’est le mieux placé.
@la sorcière du logis : Bienvenue à bord !
Tu soulèves le problème des Grecs qui n’ont pas mis la bonne personne à leur tête. C’est leur problème. La décision à ce référendum ne va pas toucher seulement les Grecs mais tous les Européens. Nos places boursières se cassent la figure tous les jours à cause de cette crise. A-t-on envie de faire confiance aux Grecs pour résoudre le problème ?
Après, j’avoue ne pas savoir si c’est la faute de Papandréou, ou de ceux d’avant.
Ce discours du « peuple qui n’est pas capable de décider tout seul, le pauvre » me laisse toujours perplexe. Je me souviens d’avoir lu dans un journal français qu’une personnalité politique de ce pays considérait que les Français n’étaient pas assez mûrs pour un référendum sur l’âge de la retraite…
Je vis dans un pays où les gens sont consultés quatre fois par an sur des sujets qui tantôt les dépassent (accords de Bretton Woods), tantôt les concernent de près (limitations de vitesse sur les autoroutes). La Suisse fait donc le pari inverse en considérant que les gens sont, dans des cas très nombreux, assez grands pour décider – voire pour proposer leurs propres articles de loi (cas de l’initiative populaire). Quitte à susciter un débat démocratique qui ne laisse pas d’étonner, voire de choquer (affiches de l’UDC), à l’extérieur de nos frontières…
C’est vrai que ce discours doit surprendre pour un Suisse. Je ne fais peut-être pas assez confiance au peuple, qui sait.