Question problématique, qui fait appel à des notions juridiques d’ingérence et de je ne sais quoi, même si je ne m’intéresse qu’au côté humain de la chose.
Comme je le disais dans mon précédent article -pas celui sur Bieber non…-, certains Tunisiens demandent le soutien de la France, certains Français aussi. Ils demandent son soutien puisqu’elle a déjà traversée une crise semblable, parce que c’est une alliée de la Tunisie, parce qu’il y a que la Méditerranée à traverser et parce qu’il y a plein de Français qui kiffent le club Med de Djerba.
Mais La France peut-elle intervenir ?
« La France ne veut pas « donner de leçons »
Hier à l’Assemblée nationale, la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a déclaré que le gouvernement français se refusait à se poser en « donneur de leçons », et ce, malgré les appels de l’opposition tunisienne, qui réclame une condamnation ferme de la répression des émeutes. »
Une intervention directe (militaire, diplomatique, financière…) est apparemment exclue. Parce que la France n’a été mandatée par l’ONU pour intervenir là-bas (en faveur d’un parti comme de l’autre), histoire de droit d’ingérence. Et parce que la Tunisie est grande, elle doit se débrouiller avec ses affaires internes.
Par contre, la France peut-elle donner son avis sur la situation ?
Certaines personnalités ne s’en privent pas, à l’image de Frédéric Mitterrand qui dit « je me garderai bien de donner des leçons de manière trop univoque. […] Mais dire que le Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré ».
Il aime bien le mot univoque, le Frédo. Univoque qui d’après le Larousse veut dire : Se dit d’un signe, d’un mot, qui garde le même sens dans ses différents emplois. Du coup, je comprends pas sa phrase.
Les Verts -Europe Ecologie sont quant à eux beaucoup plus durs : « Les propos du porte-parole du quai d’Orsay appelant à l’apaisement sont déconnectés de la réalité de la dictature tunisienne ».
Hamon, après avoir remis sur le droit chemin Montebourg, enchaîne : « La réponse qui consiste aujourd’hui à tirer sur les foules est la pire des réponses qui soient et nous voulons condamner solennellement cette réponse et cette répression dès lors qu’elle fait en plus des morts. […] C’est extrêmement grave« . Il rigole pas Benoit quand il parle. Parce que tirer dans la foule, si en plus ça fait des morts, faut le condamner.
Mais le gouvernement, lui, ne se mouille pas. Parce qu’il veut très certainement continuer d’entretenir de bonnes relations avec Ben Ali. Et puis, parce qu’un gouvernement qui avait lui-même ses citoyens dans la rue il y a quelques mois, il peut difficilement critiquer la politique d’un autre pays.
J’avoue quand même préférer qu’il soutienne les Tunisiens…
