C’est dans mes cordes, et c’est dans ces termes que m’invite le Grumeau a témoigner mon soutien aux blogueurs Tunisiens.
Le problème, c’est que je ne sais pas qui sont ces blogueurs, j’ai beau lire des articles comme celui-ci, je ne vois que des témoignages de blogueurs qui m’ont l’air tout de même bien libres.
Alors je vais surtout apporter mon soutien à la Tunisie, à sa jeunesse et à sa population, qui vit sa 1789 à elle. Rappelons que tout a commencé par l’immolation de ce jeune diplômé chômeur comme il y en a tant en Tunisie, le 17 Décembre, à Sidi Bouzid. La Tunisie, par cet homme, est passée à la seconde étape de l’expression de son malheur social.
Car il faut savoir que là-bas, la vie n’est pas rose. Le système éducatif est plutôt bon quoique le niveau pour obtenir les diplômes ait été volontairement rabaissé (pour plaire au plus grand nombre) et plusieurs dossiers montrent que c’est un pays qui s’en sort très bien dans cette Afrique.
Mais les diplômés n’ont pas de travail. Et pour cause, la Banque Mondiale rappelle que la majorité des activités du pays ne demandent que peu de qualifications alors forcément ça bloque. Et depuis quelques semaines, ça bloque encore un peu plus. Cette quasi-dictature imposée par le Président Ben Ali dans ce pays au parti presqu’unique commence à agacer. Alors voilà, la fougue de la jeunesse, la naïveté du jeune âge, ont poussé les jeunes à aller dans la rue, rejoints par le reste de la population : la Tunisie se révolte.
Que fait donc l’Etat pour résoudre le problème ? Tir à balles réelles dans la foule, tuant un peu tout ce qui se trouve devant la trajectoire de ces petits cylindres métalliques. Prouvant aux dubitatifs que la situation qu’ils connaissaient était bien orchestrée par un gouvernement qui n’accepte pas qu’on puisse le remettre en cause. La Tunisie vivait une sorte d’équilibre instable, il ne fallait qu’un petit évènements, une immolation par exemple, pour que tout foute le camp.
Que demande le Peuple ? Liberté, égalité ! La première figure déjà dans leur devise, aux côtés d’Ordre et de Justice. Mais vu la censure croissante que connaissent les internautes depuis le début de la révolution, on peut se demander s’ils l’ont eue un jour. Quant à l’égalité, il ne suffisait que de voir comment étaient attribués les boulots, de voir qu’appartenir au parti presqu’unique permettait d’avoir un boulot, qu’être un amis du pouvoir permettait d’être au dessus du système.
Voilà, pourquoi je les soutient, ces Tunisiens, parce qu’ils se battent pour les mêmes raisons qui ont poussé les sans-culotte à flinguer la Monarchie. Je ne serai pas contre que la France leur apporte son soutien aussi, mais je ne crois pas que ce soit son rôle, et puis, il faut leur laisser leur Révolution, leur fierté de se battre pour leur pays, en espérant, qu’ils gagneront.
A savoir que le gouvernement tunisien a bien évidemment essayé d’étouffer cette révolte dans les médias, ais que la population à réussi à révéler au monde, grâce au blog comme tu l’as dis, mais aussi grâce a facebook, twitter, … accessible par toute la population et qui restent un bon moyen de communication s’ils sont utilisés correcteent.
Le gouvernement a aussi essayé de brider internet au maximum, mais les « hacktivist » sont entré en jeux, alors merci a eux aussi.
À savoir également qu’il a bloqué l’accès à google en https afin de récupérer les mots de passe des fameux bloggeurs (ou des internautes en général) via des injections de javascript effectuées au niveau des FAI.
Comme je répondais à Yann, sur la Tunisie, c’est ahurissant, ils annoncent 50 morts, des tireurs d’élite sur les toits qui tirent dans la foule. Et le gouvernement français qui se tait et même serait du côté du président tunisien.
@dominique: Pourquoi voudrais tu que le gouvernement français disent quelque chose ?
parce qu’on a connu ce que connait aujourd’hui la Tunisie, et qu’on est plutôt fier du résultat que l’on a obtenu, que c’est ce que l’on peut souhaiter pour ce pays qui se développe ? Après, il faut éviter de faire l’ingérence…
En plus de ça, on a Frédéric Mitterrand qui dit que la Tunisie n’a actuellement rien d’une dictature…