Cet article fait suite à celui de l’Hérétique. Il est question de la récente affaire d’un gitan abattu par un gendarme alors qu’il essayait de s’enfuir (enfin ce qui est récent, c’est l’acquittement du gendarme, puisque l’affaire remonte à 2008).
Rimbus en a parlé aussi.
Je dois avouer (merci Nicolas de corriger mes articles 🙂 ) être plutôt content, moi aussi, que le gendarme ait été acquitté, et que les jurés ne soient pas tombés sous la pression de l’actualité du moment. Par contre, je ne suis pas d’accord avec l’Hérétique, pas d’accord avec sa manière de présenter les choses.
« A 25 mètres de la gendarmerie d’où a fui Joseph Guerdner, il y avait un pensionnat, une institution religieuse accueillant des enfants. » – Ce n’est pas parce que ce Joseph était connu pour être violent qu’il allait y faire quoique ce soit. Je mets même ma main à couper que puisqu’il était en train de fuir la gendarmerie, il n’allait pas s’amuser à buter un enfant en chemin : son but, c’était juste de se tirer vite fait bien fait.
« Rappelons qu’il avait déjà foncé sur un véhicule de gendarmerie par le passé, et qu’on pouvait donc présumer que cet homme-là était parfaitement capable de tuer… »… un flic. Pas un civil au pif. Foncer sur les gendarmes, ce n’est pas être un tueur, c’est une réaction agressive ou défensive je ne sais pas, mais c’est bien parce que ce sont des gendarmes en face.
C’est pas grand chose, mais j’ai trop l’impression que cette manière d’écrire sert uniquement à répondre à tous les idiots qui disent que le gendarme est un assassin. Réponse exagérée à des propos imbéciles. Alors qu’on pourrait répondre tout simplement.
Je ne sais pas si le gendarme devait tirer, mais il a tiré. Il a tiré sur un homme violent qui s’enfuyait de la gendarmerie, un hors-la-loi en somme. Il n’a certainement pas voulu l’abattre mais le fait est qu’il l’a fait. Il n’a rien d’un assassin, il joue son rôle de gendarme à qui on donne le droit de tirer s’il le faut. Moi j’accepte, ou du moins je pardonne. Ce devait être son dernier recours, il ne s’y attendait pas, on ne lui a donné qu’une demi-seconde pour réfléchir et il a tué ce voleur violent. Bon. Espérons que ça ne se reproduira pas mais ne nous lui en voulons pas non plus.
D’ailleurs il le dit lui-même très bien : « Je n’ai qu’un mot à dire : désolé. » « Oui, je suis l’auteur des coups de feu mortels, c’est d’autant plus dramatique pour moi qu’en treize ans de gendarmerie je n’avais jamais fait usage de mon arme. Mais je ne peux pas demander pardon, je ne regrette rien, j’ai fait mon travail, Guerdner voulait s’évader, c’est pour ça que j’ai tiré »
Je ne parlerai pas des réactions des gens au procès que vous pouvez lire dans l’article de France-Soir linké au début. Eux sont des imbéciles et ils devraient manger quelques heures de prison pour qu’ils réfléchissent à ce qu’ils disent.
[edit] Je viens de voir que Yann Savidan en touche un mot sur ses carnets [/edit]
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Même s’il est très délicat de commenter des affaires de justice dont nous n’avons pas tous les éléments en notre possession, je trouve que tu as adopté une juste pondération dans ton jugement à laquelle je m’associe.
Je suis content aussi.
Juste un petit truc: ce qui peut éventuellement choqué dans cette affaire est le nombre de balle tirée, mais comme il n’a jamais fait usage de son arme…
La peine de mort étant (fort justement) illégale, je ne peux pas approuver ce jugement.
Traiter de la vie d’un homme avec détachement, avec l’œil du juriste s’appuyant sur un « réglement » me semble effroyable. Je suis peut-être hyper-sensible, je ne sais pas, mais je sais pas dire autrement ce dont je suis convaincu.
Petite question : En France, la peine de mort est abolie depuis bientôt 30 ans, pourquoi les « forces de l’ordre » sont elles dotées d’armes mortelles ???
Hem. J’arrive sur ce billet par le biais de Twitter et je suis un peu (beaucoup) étonnée. Pondéré, ce billet, vraiment? Je dirais plutôt aveuglé. Parce que trouver normal qu’un gendarme tire *sept fois* sur un homme menotté et entravé aux chevilles, heu… Comment dire? Et courir après, ça ne se fait plus? Pas assez moderne? Ou bien le gendarme a eu peur (mais alors pourquoi faire ce job)? En plus, le fuyard était dans la cour de la gendarmerie, alors qu’on ne me dise pas que le danger était immédiat ni que les autres gendarmes n’étaient pas capable de prêter main-forte à leur collègue. Je vois surtout qu’il y a beaucoup de blogueur ici qui, comme les jurés de Draguignan, trouvent normal qu’il y ait une loi pour le commun des mortels et une autre pour les représentants de l’ordre. Ainsi fonctionne la soumission consentie. Jusqu’au jour où c’est vous ou vos proches qui serez confrontés à la violence légale…
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Je suis plutot du genre à prendre partie pour les gendarmes mais sur cette affaire, je suis circonspect: 7 balles dont 3 au but sur un mec menotté, bizarre !
c’aurait été plus simple pour nous de juger en voyant la scène mais on devra se contenter de ce qu’on en dit.
Quand on dit 7 balles dont 3 au but, je pense plutôt 7 balles dont 4 à côté, et ça ça doit faire monter le stress chez le tireur je pense qui voit la situation lui échapper.
@JeandelaXR : pourquoi les gendarmes ont-ils des armes mortelles ? prenons un cas caricatural : un homme sociopathe rentre dans une crèche avec une tronçonneuse, avec la ferme intention de tuer quelques bambins aussi. Un gendarme passait par là et peut donc entrer dans la crèche avant qu’il n’ait touché le moindre morceau de chair. Que doit-il faire ?
Prendre le risque de l’immobiliser ? (tant pis pour les petits Charles, Hervé et Lucas qui y seront passé parce que le sociopathe, bah il rigole pas) ou alors lui coller une balle (voire 7) histoire d’être sûr qu’il ne pourra plus nuire ?
Moi je préfère la seconde option…
@Irène : le gendarme a tiré 7 balles… les 7 ont touché le fugitif ? non il en a d’abord loupé 4, quand on tire et qu’on loupe, forcément on retire. Et je pense que quand on l’a loupé 4 fois et qu’il ne s’arrête pas, on ne doit plus compter ses balles, je ne suis pas gendarme, je ne sais pas ce qu’on nous apprend mais je le vois comme ça.
Je pense très sincèrement que si le gendarme avait pu faire autre chose que le tuer, il l’aurait fait. D’une part, ce n’était pas son but, il l’a lui même dit, il ne voulait pas le tuer, tirer sur quelqu’un qui court ne doit pas être simple. D’autre part, je pense que descendre un type doit être suffisament marquant (surtout pour quelqu’un qui n’avait jamais tiré auparavant) pour qu’on y réflechisse à 1,2, allez 7 fois !
Pour finir, je pense que si les collègues avaient pu faire quelque chose, ils l’auraient fait aussi ! Ils n’allaient pas regarder le spectacle en applaudissant à la fin, il s’agirait de ne pas les prendre pour des demeurés…
(Il n’y a pas qu’une loi. Nous n’avons pas le droit de tuer -sauf quelques rares exceptions-, les gendarmes le peuvent ; nous n’avons pas le droit de vendre, les commerçants le peuvent…)
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