Je suis allé voir en famille Shrek 4, non par volonté mais plus par obligation sociale, il paraitrait que passer son temps sur son smartphone n’est pas preuve de socialisation. Bref, tout ça pour en arriver au constat suivant : affligeant !

J’avais apprécié le premier Shrek, je trouvais qu’il donnait un peu de renouveau aux films d’animations même si la recette restait assez classique : les personnages étaient attachants, n’étaient pas trop creux, avec un humour plutôt sympa. J’étais plus jeune c’est sûr, mais cela n’empêche que ça me semblait un bon divertissement. Le 2ème et le 3ème glissaient déjà sur la voie de ces productions aseptisées, qui servent toujours le même discours, un discours à l’eau de rose en promotion naïf et très « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » même il y avait quand même une histoire, ce petit quelque chose qui faisait qu’on pouvait avoir envie de suivre.
Et là, le 4 frappe fort ! C’est con parce que l’histoire est bien, enfin le concept de l’histoire. On découvrait même dans le « nain escroc » un nouveau personnage très d’actualité. Mais non, j’ai trouvé le discours affligeant, outre les phrases hautement intellectuelles dont Transformers nous avait habitués, la morale que l’on sert aux enfants me fait un peu peur.
Je vais un peu spoiler mais bon. Shrek est confronté entre sa vie de famille rangée avec sa jolie femme et ses adorables enfants et sa véritable identité d’ogre cruel, égoïste et sale. C’est lors de l’anniversaire de ses petits ogres justement que le choix se pose à lui, vous savez c’est un de ses anniversaires à l’américaine, avec la banderole accroché dans la salle, plein de ballons de toutes les couleurs dans tous les sens, une scène avec un spectacle, un super gâteau plein de crème rouge jaune vert et des beaux cadeaux bien emballés. Oui il y aussi les sourires publicitaires de tous les convives. Et cette ambiance, presque calibrée et normée, ne plait pas du tout au super papa tout vert qu’est Shrek. Vous vous en doutez, à la fin du film, il choisit d’abandonner totalement sa vraie nature, celle qui l’aimait tant avant, celle de son marais que tout le monde fuyait et de ses bains de boue. Il sort même une phrase du type « je ne me rendais pas compte à quel point je suis content de ma famille ». Il ne manquait qu’un petit coucher de soleil en arrière-plan, la famille réunie, tout sourire, avec marqué dessus « Vous voulez être comme eux ? Appelez le 0 800 69 69 69 » pour qu’on ait véritablement à faire à de la propagande.

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Non je n’ai pas aimé ce message, on est loin des Happy End de Disney qui laissaient un peu de rêve et d’aventure et présumaient un « to be continued ». J’aime de moins en moins ces messages plein d’hypocrisie prônant la banalité et la norme comme valeurs de vie. Par contre j’applaudis ceux qui sont derrière tout ça et qui s’assurent une pléiade de petits citoyens dociles et dépensiers.
Une petite remarque technique sur le film, je ne l’ai pas vu en 3D et je le regrette car j’ai eu l’impression que le film avait vraiment été travaillé dans ce sens, je sentais une plus grande maîtrise de cette technologie (à l’inverse d’Avatar) dans certaines scènes qui me semblaient vraiment conçues pour elle.